Chapitre 7 – Passe ton backlog d’abord !

Le Backlog ; cet anglicisme moche désigne non pas un monstre du Seigneur des Anneaux qui tombe à la vitesse de la lumière mais le stock débordant de jeux qui nous reste à finir. Cet amas informe qui rassemble des RPG de 90h, des visual novels à boobs, des jeux de plateforme faits sous Paint ou encore les cinq épisodes de Tropico rend toute navigation dans sa bibliothèque Steam indigeste si on ne prend pas le temps de faire un peu de classement.

A force de guetter les bundles, de craquer parce que « oh il a l’air mignon celui-là, il m’a fait un sourire, je prends toute la boite ! » pour moins de 5€ et de se retrouver avec quinze jeux dont seulement un ou deux m’intéressent vaguement, ça devait arriver. Si on rajoute à cela les soldes permanentes de Steam ou les giveaways qui pullulent, il n’est pas impossible qu’à certaines périodes, je passe plus de temps à amasser des jeux qu’à jouer.

Ce qui, n’ayons pas peur des mots, est complètement con.

C’est pourquoi je vais lui déclarer la guerre, à ce backlog. Il me regarde de haut avec ses centaines d’heures de plaisir, d’ennui ou de dégoût qu’il promet, mais je vais l’enterrer. Je ne pars pas de si loin : avec un peu plus de 450 jeux dont une centaine de terminés, si on exclue les jeux qui ne se « terminent » pas (sandbox, party-games, rogue-like infinis, jeux de gestion, jeux exclusivement multijoueur…), finir tous ceux qui restent est encore du domaine du possible. J’en connais d’autres qui vont devoir vivre vieux s’ils espèrent un jour parvenir à ne serait-ce que jouer à tous les jeux qu’ils ont acheté. Et encore, je ne parle que de Steam…

On peut bien évidemment déterminer personnellement et donc arbitrairement qu’un jeu est terminé. On a battu le dernier boss, on a décroché tous les succès, on a fait le tour du concept, on a gagné une partie en mode ultra-hardcore, on a vu toutes les fins possibles… Les raisons peuvent être nombreuses. Chacun sera d’ailleurs seul juge, il n’existe pas, au vu de la diversité des genres et des façons de jouer, d’autorité sur le sujet.

Malgré cette liberté, c’est tout de même une sacrée montagne que je m’apprête à gravir. Un Pillars of Eternity me prendra évidemment plus de temps qu’un Deponia, mais au moins l’expérience sera agréable. Ce qui ne sera pas le cas pour tous les titres… Issus de bundle, attrapés au hasard lors de soldes compulsives, offerts avec bienveillance ou sournoiserie, je sais d’avance que certains de ces jeux vont me faire perdre foi en l’humanité et potentiellement me coûter un clavier lors d’un accès de rage. Oui, je pense à toi, Jagged Alliance Flashback.

Mais quand même, pourquoi ? Pourquoi m’infliger ça ? Déjà parce que je les ai achetés en pleine possession de mes moyens pour la plupart, en me disant « pourquoi pas, ça pourrait être fun » ou « il parait qu’il est bien » ou encore « il est pas cher / il est en bundle ». Ensuite parce qu’on m’en a offert un certain nombre et que c’est le minimum que d’honorer ces cadeaux. Enfin parce que j’ai envie de faire le ménage avant de racheter de nouveaux jeux.

Parce que la démarche ne peut fonctionner que si elle va de pair avec un ralentissement important voire complet des achats. Il serait proprement ridicule de continuer à rajouter des noms sur cette liste tant qu’elle n’a pas considérablement maigri. Ce serait comme tenter de vider une baignoire avec une éponge alors que le robinet est grand ouvert.

Par conséquent c’est se priver volontairement du fun de certains jeux qui viennent de sortir ou que je n’ai pas encore trouvé en boutique moins cher qu’un kebab. J’avoue que les prochains AAA ne m’attirent pas plus que ça mais il reste un gros paquet de jeux qui m’intéressent potentiellement que je ne possède pas encore. Une victoire pour le porte-monnaie, c’est déjà ça.

Tout ceci implique un minimum de méthode. Planifier tout ça en coordination avec les articles de ce blog, histoire d’avoir quelque chose à en dire, même si c’est du mal. Je ne vais pas non plus à l’usine avec un nombre de jeux à terminer par semaine ou par mois, ma situation pro ne m’oblige pas à atteindre des objectifs, je ne vais pas m’en imposer sur mes loisirs. Je m’astreins à une méthode, je ne signe pas un contrat avec pénalités de retard.

J’avais déjà évoqué cette stratégie, jusqu’ici sans jamais m’y lancer réellement sérieusement, la moindre période de soldes venant mettre à mal ma détermination et étant parfois un peu trop tenté par la générosité des grands malades qui font vivre CPC Gifts. Si le quotidien d’un chaologue est par définition d’être soumis aux nombreux caprices de l’univers, il est nécessaire lorsque l’on souhaite étudier sérieusement un sujet de s’imposer un cadre pour mieux en comprendre les limites. Il me semble avoir atteint celles du backlog, qu’il est maintenant temps de dépasser.

Si vous souhaitez vous faire aider dans votre combat contre le backlog, vous n’êtes pas seuls, allez visiter la guilde des Backlog Assassins Extraordinaire.

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