Banished – [MOD] Colonial Charter : Journey – Exil en profondeur

J’avais déjà profondément plongé dans Banished. D’abord en version originale, puis à la découverte de mods plus fous les uns que les autres. Un vrai gouffre temporel, où tu te dis : je construis encore ça et j’arrête. Puis tu relèves la tête, quatre heures plus tard. Tu réalises que le boulot demain sera compliqué et en plus tu es frustré parce qu’il reste plein de choses à faire. Une drogue.

Après près de deux ans de sevrage, je découvre, au détour d’un forum dont je tairais le nom avant d’être accusé d’incitation à la consommation, qu’un palier supplémentaire vient d’être franchi dans le n’importe quoi avec Colonial Charter : Journey. Banished en mode massif.

Une concentration urbaine intense.

La population n’est plus composée d’une bande de bannis pouilleux, ce sont maintenant de fiers colons partis dévaster un territoire vierge. Comme tout bon colon qui se respecte, le premier réflexe sera de couper des arbres centenaires et de tailler la pierre pour bâtir des maisons où survivre à l’hiver. Ce sera ensuite le tour des cerfs qui se promenaient main dans la main avec les oiseaux et les lapins (j’ai vu le documentaire intitulé « Bambi » quand j’étais petit) de servir de nourriture et de matière première aux blousons de cuir qui feront la joie des loubards des années 60.

On aurait pu en rester là dans l’horreur mais ce n’est que le début de l’escalade. Ces colons sont définitivement des hyperactifs, incapables d’apprécier la beauté des lieux. Ils vont s’ingénier à tout foutre en l’air en creusant des trous afin d’y récolter du charbon, du minerai de fer ou de la pierre. Les arbres environnant serviront à réchauffer leurs maisons et à faire de la place pour de nouveaux champs ou ateliers. Débarrassés de cette nature envahissante, ils pourront croitre sans relâche, lancés dans une course sans fin aux commandes d’un train ne connaissant qu’une seule vitesse : plus vite.

Les lacs et rivières sont investis par de nouveaux bâtiments.

Mais qui dit plus de travailleurs dit plus de besoins, et il va falloir bien accompagner la démographie, que ce soit en nourriture, en vêtements chauds ou en outils. Par rapport à Banished vanilla, ce mod propose plus de possibilités. Les variétés de fruits et légumes sont plus nombreuses, toute une industrie textile peut être mise sur pied à base de coton ou de chanvre pour habiller nos frileux, les outils peuvent être de plus ou moins bonne qualité en fonction des ressources utilisées…

Et c’est comme ça dans tous les domaines. Le nombre de maisons différentes est impressionnant. De la bicoque en bois au manoir victorien en passant par des maisons à étages, il y a de urbaniser de façon variée et même de faire des quartiers aux styles bien distincts. Cela va parfois presque trop loin, avec ces petites tours qui peuvent abriter quatre personnes et qui tiennent sur deux petites cases, de quoi concentrer la population de façon un peu abusive.

Des ponts, des champs, des chantiers navals, des moulins à eaux…

Dans le domaine industriel, Colonial Charter a mis le paquet. Une fois épuisées, les mines et carrières peuvent être améliorés, ce qui signifie en terme de jeu les « remplir » à nouveau contre une quantité de plus en plus grande de ressources. On peut y extraire différents éléments, de la pierre, du sel, du charbon, du fer et même des minéraux précieux pour en faire des pièces de monnaie.

Toute l’industrie sidérurgique est repensée, avec un nouveau carburant à produire pour pouvoir faire fonctionner les forges et la possibilité de fabriquer des briques, et toute une tripotée de produits manufacturés, allant de matériaux de construction aux meubles en passant par la production de verre et de boites de conserves.

Invasion de 300 nomades qui squattent le parvis de l’église. C’est beau comme du Sardou.

La génération de carte est également approfondie avec plus de réglages de taille mais aussi différents biomes qui permettront ou non certaines cultures (le coton ne poussant pas à certaines latitudes…) ou certains arbres fruitiers. Il y a également de nouveaux animaux à élever, ainsi qu’une ressource « animaux domestiqués » pour des bâtiments de production dédiés uniquement au lait ou aux œufs.

Enfin on trouve des docks spécialisés dans certaines ressources, ce qui multiplie les arrivées de bateaux et qui limite le syndrome « chance » qui fait venir certains marchands plus souvent que d’autres. Utile quand votre économie n’est pas encore autonome et qu’il faut compter sur ces importations pour tourner à plein régime.

Ma colonie vue du ciel.

Colonial Charter : Journey ajoute donc énormément de petits éléments qui mis bout à bout approfondissent Banished de façon vertigineuse. En plus je n’ai parlé que des bâtiments de production car on trouve également des éléments de décor en masse, des églises plus ou moins grandes ou des écoles pouvant accueillir bien plus d’étudiants que celles de base. L’inconvénient à ne pas négliger : ajouter autant de données augmente lourdement le temps de chargement au lancement du jeu. Sur une config récente cela n’a que peu d’impact mais un PC vieillissant le sentira passer.

Le travail réalisé par Black Liquid Software est étourdissant mais découvrir la richesse de Banished en commençant par ce mod me semble toutefois un peu optimiste au vu du nombre de paramètres à prendre en compte, je conseille plutôt à ceux qui ont fait le tour du jeu de base de franchir le pas sans hésiter puisque cela ne vous coûtera qu’un clic sur le workshop de Steam. Et sans doute quelques nuits blanches.

Retour au sommaire