Gone Home – Fugue en peine majeure

Et moi qui me faisait une joie de rentrer après des mois passés en Europe. Quand j’arrive, la maison est vide… Bon, c’est moi qui ait demandé à ce qu’on ne vienne pas me chercher à l’aéroport, mais quand même, ils auraient pu m’attendre…

En plus c’est Versailles, toutes les lumières sont allumées dans la maison. Quoique, avec l’orage qui tempête dehors pour me souhaiter la bienvenue, finalement c’est rassurant. Me voilà à l’abri, seule dans cette grande demeure. Va falloir m’expliquer pourquoi l’accès à la cuisine est fermé à clé par contre. Et au fait : où sont-ils tous passés ?…

Gone Home, c’est un simulateur de marche, dans lequel on va arpenter un manoir qui renferme quelques secrets et reconstituer l’histoire de sa famille. Les difficultés des parents et de la petite sœur sont racontés à travers des éléments aussi anodins que symboliques, de la carte de vœu à la mixtape en passant par le vieux bouquin au fond d’un carton.

Mixtape ? Cartes postales ? Oui, Gone Home se déroule à une époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitreuh : 1995. Dites bonjour aux téléviseurs massifs, aux posters de groupes de rock sur les murs et aux tournois de Street Fighter sur Super Nes.

La maison est immense et les portes fermées à clé nous obligent à la découvrir dans un ordre bien précis. La voix de la petite sœur nous raconte son histoire au détour d’un objet particulier et on découvre lentement la cause de son absence. Plus diffus sont les éléments qui expliquent où sont passés les parents, sur fond de conseil conjugal et autres correspondances au sujet de charmants collègues de boulot.

Sans surprise, on traverse sans difficulté aucune les étapes, puisque l’objectif de ce genre de jeu est de raconter une histoire, pas d’offrir du challenge. Malgré l’orage qui gronde dehors, ne vous attendez pas non plus à des apparitions flippantes. La visite n’est là que pour servir de décor à un drame familial intelligemment écrit et prenant bien qu’on en devine assez vite les contours.

Deux heures à peine suffiront pour boucler la promenade, accompagnée de rares morceaux de musique somme toute sympathique. Unique jeu de The Fullbright Company, studio basé à Portland, Gone Home est sorti en août 2013 et a reçu un accueil très positif à sa sortie. Encore vendu 20€ sur Steam, il est très correctement réalisé et malgré une certaine rigidité dans les graphismes, le rendu visuel est immersif.

Passé dans deux Humble Indie Bundle et régulièrement soldé à moins de 5€, je vous conseille d’attendre une opportunité de l’acheter à bas prix au vu de la durée de vie ainsi que son absence de rejouabilité. Si vous n’êtes pas allergique au genre et que vous savez apprécier un jeu qui prend son temps pour poser une ambiance très crédible et raconter un drame familial émouvant avec justesse, Gone Home vous fera passer un très bon moment.

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